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LA TRANSMISSION
Simon Itsrak
LA TRANSMISSION sous la lumière de la Torah
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PSYCHANALYSE
LA TRANSMISSION
Vouloir laisser une trace est un rêve constant dans l histoire de l humanité.
Transmission des héritages familiaux, des enseignements ou transmission des traditions religieuses ; transmission orale ou écrite .
Mais ce n ‘est parfois pas si simple: nous pouvons échouer à faire passer ce qui nous tient à cœur et parfois même nous transmettons les ombres que nous n ‘aurions pas voulu léguer . La circulation des mémoires et des valeurs est beaucoup plus complexe qu’on imagine.
Ainsi apparaissent les failles de la transmission qui peuvent engendrer blessures, impasses , souffrances et c’est là que la psychanalyse peut nous aider à y voir plus clair.
Savoir quelque chose est ce que ça n’est pas toujours quelque chose qui se produit en un éclair comme savoir lire par exemple. Au début on ânonne , on ne comprend pas la phrase qu’on lit et un jour on va lire la phrase et la comprendre . Pour la transmission c’est un peu pareil : ce qui nous a été transmis ( plus ou moins compris ) peut être resté enfoui et à un moment particulier de notre existence va rejaillir comme un éclair , un déclic .
Dans transmission il y a le préfixe trans , au delà, exprimant l’idée de changement, de traversée. La transmission va au delà de la mission de celui qui transmet à celui qui reçoit , il y a une part d’alchimie dans ce lien à double sens .
Peut on pour autant dire que nous sommes uniquement le fruit de ce que nous avons reçu? Je ne le pense pas il y a l ‘ inné, l’acquis , ce qui est intemporel et ce qui peut être modifié.
La tradition indienne dit « sarvam anam » que tout est nourriture , on se nourrit de tout .
Reste à savoir ce qu’on est obligé d’ avaler tout en le refusant , donc en état de conflit ( peintre Gérard Garouste) et ce dont on évite de se nourrir par méconnaissance ou refus.
On ne transmet pas ce que l’on sait ou que l’on croit savoir : on ne peut transmettre que ce que l’on est .Ainsi les sages ont un devoir de transmission de cette sagesse qui pourrait se perdre et cette exigence est intemporelle. Léa
Chantal Hagege
LA TRANSMISSION en psychanalyse
Dans la Torah “La transmission” à un rôle primordial dans nos pratiques des mitsvots.
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PHILOSOPHIE
LA TRANSMISSION
La transmission s’entend comme un passage, l’action de faire passer quelque chose à quelqu’un.
Elle peut être inconsciente comme l’imitation ou le transfert chez Freud, ou consciente.
D’une façon générale, la transmission est censée faire sortir l’enfant de l’ignorance, en lui enseignant des connaissances, des savoirs, des valeurs, des rites; elle produit donc un effet civilisationnel.
C’ est par la transmission que l’on s’arrache à un déterminisme naturel pour devenir un être de raison et de culture.
L’enfant apprend ainsi à exercer sa faculté de penser.
La transmission s’entend comme le passage d’un “état de minorité” à un”etat de majorité”,pour reprendre ici les mots de Kant.
Elle est donc étroitement liée à l’éducation et s’associe à l’autorité.
Nous entendons par autorité, faire autorité, c’est-à-dire une autorité reconnue, légitimée par sa fonction.
Ce qui est transmis est doté d’une valeur et est établi par la tradition, la valeur du savoir reconnu.
La transmission se pense en lien avec la tradition.
Elle se transmet de ses aînés, en se référant à ses pères, philosophes, écrivains, scientifiques.., non pour reprendre leurs idées, mais parce qu’ils nous offrent des outils précieux pour appréhender notre époque.
Sans la force de la transmission et de l’autorité des valeurs, du savoir, des connaissances qu’elle transmet, nous sommes confrontés à une incompréhension de notre monde, une confusion des valeurs, une déconstruction du savoir qui détrônera la connaissance au profit de l’ignorance et de la croyance.
La question de la transmission est aujourd’hui centrale.
Nous constatons une crise de la transmission et de l’autorité, en lien avec la crise de l’éducation et celle de la culture.
La transmission a vocation de lier les générations entre elles, d’établir une continuité intergénérationnelle, elle est fondatrice du partage à l’autre.
Dans ce sens, comment penser la transmission à l’heure de l’individualisme et du renversement de toutes les relations qui structurent la société humaine?
La référence à nos pères, au savoir, devient suspecte
Le wokisme ou volonté de détrôner la tradition, n’est il pas actif ?
La force de la tradition s’affaiblit et fait surgir la crise de la culture, de l’éducation, de la transmission.
Force est de constater que nous assistons à une crise profonde de la transmission.
Arendt parlait de “rupture de la tradition” dans laquelle est notre société.
La transmission renvoie au passé, à l’histoire et au lien intergénérationnel, elle est, en ce sens, fondatrice de la vie des générations futures.
Arendt définit la tradition comme “notre solide fil conducteur dans les vastes domaines du passé. “
“La chaîne qui liait chacune des générations successives à un aspect prédéterminé du passé “
La tradition n’est pas synonyme de passé, c est un cadre mémoriel qui fixe la mémoire des générations selon une hiérarchie, afin de donner à l’homme des des repères pour se situer dans le passé.
La tradition permet à l’homme de construire son identité, de s’insérer dans une continuité et d’affirmer la dimension de la profondeur de l’existence.
Quels effets produit la crise de la transmission par la rupture de la tradition?
Cette perte de la tradition, explique Arendt, commence en philosophie au XIXe siècle.
Elle est sensible chez Marx, Kierkegaard et chez Nietzsche, qui opèrent chacun différemment, à une rupture de la tradition.
Kierkegaard, Marx et Nietzsche ont opéré cette grande rupture en jugeant la tradition trop étroite pour appréhender les nouveaux problèmes auxquels l’ homme moderne était confronté.
Cependant, elle devient radicale au XXème siècle avec les deux guerres mondiales, et en particulier avec l’ avènement du totalitarisme.
Arendt radicalise cette rupture en parlant de la fin de la tradition.
Elle devient irrémédiable, et affaiblit toute tentative de transmission.
Elle apparaît par la perte d’un monde commun, explique Arendt,dont le symptôme est le langage commun, comme si chacun aimait définir ses propres termes.
Or,nous assistons aujourd’hui à une exaspération de ce symptôme.
Les mots perdent de leur sens,la rigueur du concept n’ est plus respectée, sans parler du phénomène du Wokisme.
Arendt ira jusqu’à dire que les effets de cette rupture de la tradition atteignent toutes les dimensions de l’être humain dans la société moderne, ” la crise de la tradition est une crise de notre attitude envers tout ce qui touche au passé, envers tout ce qui fonde notre manière d’être homme et femme dans le monde d’aujourd’hui “.
La rupture de la tradition, la crise de la transmission engendrent la disparition de l’autorité dans le monde moderne.
L’acte de fondation que l’autorité prolonge et qui permet de se situer, de se repérer dans le passé, ne semble plus actif.
Le Fondement sur lequel reposait la force de la tradition et la légitimité de l’autorité à disparu.
Ainsi, la crise de la transmission, par la perte de la tradition, fragilise le fondement même du monde
Revenons à” La condition de l’homme moderne”, ouvrage majeur d Arendt, dans lequel elle opère une distinction entre les différentes sphères de l’existence humaine:
Les sphères de la vie et celles du monde.
Le concept de “monde” est fondamental chez Arendt et se pense en lien avec les notions de transmission et de tradition.
Il s’entend que par opposition à la vie, autre condition fondamentale de l’existence humaine.
Il y a un cycle perpétuel de la vie que la consommation entretient.
Le monde, en revanche, est un cadre qui représente une stabilité de l’existence humaine, il y a un effet de durabilité du monde, une permanence au sens où nous naissons, vivons et mourrons dans un monde stable.
Le monde est emprunt de l’activité humaine et apparaît sous forme “d’œuvres” matérielles, ou humanisation de la nature, mais également spirituelles, par les échanges, les actions, les paroles que nous produisons pour construire un” vivre-ensemble”, et par les œuvres d’art.
Le monde est donc le lieu même des actions humaines, le domaine public, le cadre de la vie politique.
Ce sont les œuvres propres au monde et non à la sphère sociale, sphère de l’économique et du périssable, qui assure au monde sa durabilité et sa permanence.
C’est précisément, le monde que nous avons “en commun”, explique Arendt, aussi bien avec nos contemporains et également avec les générations passées et futures, qui fait que le monde est proprement humain
La transmission est le lien qui agit par la force de la tradition entre ces générations et qui donne au monde son fondement, sa permanence et sa durabilité.
Dans cette perspective, nous dirons que la perte de la tradition, la crise de la transmission risqueraient de réduire des sphères de l’ existence humaine, celles du monde à celles de la vie.
Ainsi, l’existence serait enfermée dans le cycle sans fin, toujours recommencé du travail, de la consommation et du loisir.
C’est bien à cette dimension d’un monde sans Fondement, où la vie perd sa consistance humaine, où nous assistons
à une démission de la responsabilité morale de chacun, de prendre soin du monde, qui est engendrée par la crise de la transmission.
Brigitte AYACH
Philosophe
Léa
LA TRANSMISSION en philosophie
Dans la Torah “Le Rythme” à un rôle primordial dans nos pratiques des mitsvots.
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PSYCHOLOGIE
LA TRANSMISSION
Léa
L’imaginaire en psychologie
Dans la Torah “Le Rythme” à un rôle primordial dans nos pratiques des mitsvots.
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