C’est la langue apprise de la mère, voire de la mère patrie.

Elle se distingue de toutes les autres, dites “étrangères”.

Le français a eu du mal à s’imposer comme langue maternelle, contre les patois et dialectes locaux utilisés par les “français”. François 1er avec l’Edit de Villers Cotterêts en 1539 impose le français comme seule langue officielle. La population continue d’utiliser le patois comme langue d’usage, et il faut attendre la Révolution et le rapport de l’Abbé Grégoire en 1794 sur “la nécessité et les moyens d’anéantir les patois et d’universaliser l’usage de la langue française”.

 

La langue est celle de la puissance dominante. Suite à la défaite de Sedan et à l’annexion à la Prusse de l’Alsace et de la Lorraine, les populations francophiles émigrent à Paris -où elles sont très mal reçues-. L’Ecole Alsacienne est créée en 1874 Elle se distingue des autres établissements scolaires par l’importance donnée au français, contre l’enseignement du latin.

Aujourd’hui sont à la mode les écoles “bilingues” qui tentent de donner à leurs élèves une double langue maternelle, qui favorisera leur insertion dans un monde où la langue française n’est plus dominante, au profit de l’anglais ou du chinois.

 

Certaines populations sont encore prêtes à mourir pour leur langue, comme au Tibet, où la langue tibétaine constitue le dernier rempart de la résistance à la domination chinoise et au mandarin.

 

Toutes les langues ont leur richesse et leur particularité: en hindi par exemple, “hier” et “demain” se disent de la même manière: ils se différencient d'”aujourd’hui”. Au fur et à mesure de leur histoire, les langues s’empruntent les unes aux autres. Beaucoup de mots anglais ont été importés de France, et y reviennent “anglicisés”, comme “flirt”, issu de “fleurette”

 

La langue maternelle c’est enfin l’importance du “signifiant”, concept majeur de la psychanalyse (cf l’Homme aux loups de Freud). Les jeux de mots, libérant du sens, sont également très importants dans l’enseignement de Lacan, qui évoquait la “lalangue”, celle qui “ne s’apprend pas”.

 

Les expériences de l’exil soulignent aussi l’importance de la langue maternelle. Hannah Arendt disait que “seule demeure la langue maternelle”….

 

 

SEYDOUX

Joël