La douleur morale est parfois si intense, qu’elle n’a pas d’autre échappatoire que de provoquer la dépression. En effet la pression de la souffrance psychique va investir le corps, là où les cellules sont en émoi, là où le danger est perceptible, là où l’effondrement du sujet menace, là où les circuits sanguins et neuronaux déraillent, là où le système « sympathique et parasympathique » ne manifestent plus aucune « empathie » pour le maintien de l’équilibre corporel, là où le MOI semble dire : » ET … MOI » ???
S’accrochant à sa douleur, dans un dernier soubresaut, comme ultime bouée de sauvetage avant le naufrage, nos organes vont tenter de tenir le coup, puis épuisés par cette lutte constante, vont lâcher le combat et trahir par la maladie ce fidèle ami qui les a toujours servi et soutenu : LE CORPS
À son tour se sentant seul et abandonné, il va puiser dans ses réserves les plus profondes, l’énergie nécessaire pour maintenir cet équilibre de fortune, où les richesses s’amenuisent, pour ruiner tout le système. C’est à ce moment-là que la maladie physique apparaît.
Le sujet scotché à ses symptômes, a été pris en otage par ses pulsions primaires, qui ont pris le dessus sur lui, et ont enfermé son âme.
C’est cette situation, cet état du corps Groupal Malade qui a touché D. et Dans sa Clemence IL a entendu leur souffrance,et du même « coup » dans un « après-coup » va leur permettre de revisiter le sens de la vie, en réintroduisant une nouvelle croyance, de nouvelles valeurs, un nouveau code de vie, basé sur les 10 commandements désormais en leur possession.
L ‘errance dans le désert est alors nécessaire pour la cicatrisation des blessures corporelles. Lorsque les coups cessent , le psychisme et le cœur peuvent se lier et s’ouvrir à la verbalisation des émotions nouvelles, lever les refoulements, sortir du déni, et parler avec les bons mots les douleurs anciennes liés aux croyances du passé qui ont enfermé leur âme.
Parler sa souffrance, c’est faire de l’espace intérieur du corps, un théâtre où on peut de nouveau jouer avec les mots /maux plutôt que de le laisser se jouer de nous…
La souffrance serait alors salutaire de la libération de notre âme, et de l’avancée de l’homme dans la connaissance de lui-même face à D. et aux autres.

Chantal HAGEGE