L’interdit ou L’inter … dit ?

 

L’interdit est le malentendu de l’enfance, qui crée « un mal » que les éducateurs ont « entendu » comme une volonté pure de transgression. L’Enfant qui grandit se retrouve face a une double problématique :

– Donner satisfaction à ses désirs
– Ressentir la barrière des parents porteurs de la LOI

Véhiculant le plus souvent stress colère et frustration, l’interdit rigide procure à l’émetteur un sentiment de contrôle et de toute-puissance, ressentis par le récepteur comme un enfermement, voir une annihilation de ses désirs.

L’interdit sonne alors de façon coupable, car il devient synonyme de droit et de devoir, et vu sous cet angle il est une parcelle incontournable, insufflant pouvoir et de domination et s’apparente au « parents pauvre » voulant dresser ou éduquer son enfant à la lumière de la peur et de la soumission.
Dans ce contexte la révolte silencieuse, ou parlée, devient l’unique issue pour respirer.
Dans une volonté de s’affirmer pour faire exister le JE/JEU de ses désirs, l’enfant va dépenser une énergie formidable pour bousculer les limites de cet interdit.
À Tout se dire, avec la peur de dire, tout en acceptant de contredire, et en s’interdisant de tout vraiment dire, le sujet s’inscrira dans une construction solide et riche de lui-même et des autres.

C’est alors que L’INTERDIT dépossédé de ses habits premiers, laissera la place à un espace qui vide de l’emprise et du jugement, permettra l’émergence de « l’INTER….DIT » lieu où les paroles plutôt que de s’entrechoquer, vont se fondre l’une dans l’autre.

L’INTER séparé du DIT vont flirter ensemble dans les « RÈGLES de L’ART » pour s’approcher l’un de l’autre, y déceler les contours, et tenter d’y formuler les limites.
Négociation, empathie, et bienveillance, vont alors dans cette bousculade « se prendre par la main » pour humaniser le lien à l’autre dans le partage et l’échange.
Dans la Torah avec les 10 commandements, nous sommes également au carrefour entre le permis et l’interdit, à nous de nous « élever » à fin de s’en approprier les subtilités.
La psychanalyse nous « offre « la possibilité d’appréhender ce travail de détachement des interdits rigides.

Chantal HAGEGE